Le nouveau business de la coloration végétale

Benoît Bodineau, gérant de la marque Couleurs Gaïa, évoque pour Estetica France comment la coloration végétale, toujours plus sollicitée par les consommatrices, peut devenir pour les salons de coiffure un véritable levier de développement.

Quelle est l’évolution des parts de marché de la coloration végétale depuis 5 ans ?
Le segment de la coloration végétale est très dynamique. Pour notre marque, depuis 2016, nous sommes sur des progressions d’environ 25% par an. Ce qui démontre bien l’enthousiasme du marché. Cependant, nous ne sommes pas sur une stratégie de volume, mais bien sur un développement qualitatif. La demande est là, et de plus en plus forte. La crise sanitaire et les différents confinements ont renforcé la prise de conscience des consommatrices dans leur choix de produits plus respectueux de leur santé et de l’environnement. Cette tendance ne fera que s’accroître dans les mois à venir.  

Quels sont les facteurs qui poussent les consommatrices à passer au végétal ?
Il y a deux paramètres forts qui poussent les femmes vers le végétal. Tout d’abord, le facteur santé. Les femmes qui ont subi des traitements de chimiothérapie, – L’Association française de soins oncologiques préconise l’utilisation de coloration 100% naturelle – les femmes enceintes ou bien allergiques. Mais aussi les consommatrices attentives à l’environnement qui sélectionnent des produits ayant une excellente biodégradabilité. Et bien-sûr le résultat, car la coloration végétale est très brillante et a un fort pouvoir gainant. Pour notre marque Couleurs Gaïa, la qualité des compositions est essentielle. C’est pour cela que nous avons fait le choix de formules 100 % végétales, 100 % naturelles et certifiées Bio. Car nous souhaitons offrir la plus grande transparence possible.
   
Pour un salon de coiffure, installer en plus une offre de coloration végétale alors qu’il a déjà la coloration d’oxydation, n’est-ce pas un peu compliqué ? 
Nous avons deux typologies de salons qui optent pour le végétal. Nous avons les convaincus qui sont dans une optique globale et un positionnement green très fort. Et d’autre part, nous avons les salons qui pratiquent la coloration d’oxydation et qui souhaitent également répondre à la demande de leur clientèle en proposant de la coloration végétale. 90% des salons qui travaillent avec notre marque Couleurs Gaïa proposent ces deux approches. Ces deux types de coloration peuvent parfaitement cohabiter. Certains salons démarrent la coloration végétale, en simple complément, et peu de temps après, deviennent à 100 % végétale. La coloration végétale demande simplement d’accepter de raisonner autrement d’un point de vue technique. Nous avons mis en place une palette technique qui permet d’aller très vite dans la préparation des couleurs. Et nous avons également une Hotline qui permet d’écarter tous les doutes qui subsistent au début.

Lorsque l’on pratique la coloration végétale, le résultat  “couleur” n’est pas forcément immédiat. Et ce décalage pose problème pour de nombreux coloristes. Comment abordez-vous cette problématique ?
En effet, l’oxydation de la coloration végétale est naturelle et donc progressive. Cela peut prendre entre 24 et 48 h. Mais cela concerne essentiellement les tonalités les plus foncées. Sur un ton clair, cette oxydation progressive est très rapide, entre 1 et 2 h grand maximum. D’autre part, les tonalités foncées nécessitent souvent une étape de travail intermédiaire. Mais là encore, les réticences sont souvent davantage celles des coiffeurs que des clientes. Une cliente qui est adepte du végétal connaît le processus et l’accepte bien volontiers. C’est le coiffeur qui doit se confronter à cette nouvelle approche.

Avec un temps de pose plus long pour certaines couleurs qui nécessitent deux passages, peut-on considérer la coloration végétale comme un service rentable  ?
Oui, absolument. La coloration végétale est un service très rentable. Tout d’abord parce que les produits coûtent moins chers et que la facturation de ce service est en général supérieur de 10 à 15 % par rapport à un service d’oxydation. Les temps de pose sont quant à eux de 20 min pour les tonalités les plus claires et jusqu’à 1 h pour les tons très foncés qui nécessitent deux passages. Une consommatrice, sensible à cette démarche naturelle et écologique, est prête à dépenser davantage lorsque l’offre correspond parfaitement à ses valeurs. La coloration végétale est donc un outil fortement fidélisateur, mais aussi un véritable levier de conquête. Même si le profil type de la femme adepte du végétal se situe entre 40 et 50 ans, nous assistons à une demande de plus en plus forte de la part de jeunes femmes entre 25 et 30 ans. Il s’agit là d’une clientèle engagée, avec un bon pouvoir d’achat, qu’il est indispensable de conquérir.

On a tendance à séparer les salons en deux typologies, salons “green” et salons “classiques”, est-ce que l’avenir de la profession ne passerait-il pas vers plus de flexibilité entre ces deux univers ?
En effet, les salons qui ont compris que le végétal n’est plus un marché de niche, ni un marché réservé à des “puristes”, réalisent de très bon résultats de développement. Les femmes qui sont sensibles au végétal sont des consommatrices très captives. Nous avons récemment interrogé 110 salons qui ont fait le choix de proposer dans leur salon la coloration végétale Couleurs Gaïa. Sur un an, l’installation de ce nouveau service leur a permis de générer entre 10 et 30 % de chiffre d’affaires supplémentaires. Il est donc essentiel pour les salons qui recherchent de nouveaux leviers de développement de s’intéresser à ce segment en pleine expansion. Sans aucun doute, je pense que l’avenir des salons passera par cette capacité à avoir une vision beaucoup plus large et une offre plus étendue.  

Vous avez envie d’en savoir davantage  ? Rendez-vous jeudi 11 février à 10 h pour une présentation en ligne !
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