Raffaella Carrà a incarné la beauté discrète. La capacité de faire une révolution culturelle sans bruit. Ce qui nous manque de cette Grande Dame de la Télévision Italienne.
Raffaella Carrà laissera un vide énorme ! En plus de son légendaire carré blond, c’est une vraie icône qui s’en est allée.
Quel sens donné au mot icône ? Nous l’utilisons pour la dernière pop star qui a osé proposer un nouveau look. Pour une actrice qui a surpris tout le monde pour deux films à succès. Pour ceux qui s’écartent même d’un millimètre des tendances du moment…
De ce fait, nous avons tous contribué à la survalorisation du terme “icône”. En le vidant de son sens “sacré” . Mais pour Raffaella Carrà, ce ne sera jamais un mot vide de sens utilisé à l’excès. Bien au contraire.
Ce carré blond de Raffaella Carrà qui, comme par magie, redevenait parfait après chaque pas de danse. Ce sourire composé mais rassurant, toujours opportun. Ce rire mémorable hors de contrôle, exagérée mais spontanée et contagieux. Un demi-siècle de divertissement entre l’innovation et le national populaire. Si ce n’est pas une icône Raffaella Carrà, qui l’est ?
Raffaella Carrà et la beauté, c’est comme parler de la même chose. Ce fut la première Italienne à faire oublier les femmes américaines, anglaises et suédoises dans les années du boom économique italien et de la Dolce Vita. Elle entra dans l’imaginaire des hommes de l’époque comme femme sexuellement libre, en le faisant avec la grâce qu’elle savait mettre en toutes choses : ni soumise, ni “briseuse de manage”.
La mort de Raffaella Carrà est une phrase qui porte avec elle un contre-sens aussi douloureux qu’inacceptable : les icônes, les vraies, ne meurent jamais.
