Jérémie Zayonnet est un jeune talent qui se distingue par son travail de perruquier. Reconnu pour sa grande technicité, il enseigne à présent son savoir auprès du REAL Campus et possède également sa propre école.
Jérémie Zayonnet, pourquoi avoir choisi la coiffure ?
Jérémie Zayonnet : J’ai réalisé une reconversion professionnelle à 21 ans après un parcours de prépa math supp. Je souhaitais être professeur de maths, j’aimais beaucoup le côté pédagogie. Mais cette formation n’était au final pas assez manuelle et créative pour moi. Au fond de moi, j’ai toujours eu un attrait pour la coiffure ! Je passe alors mon CAP et mon BP au sein d’une enseigne Dessange à Arras, puis participe à divers concours. Ce fut pour moi une révélation ! J’aime beaucoup le chignon et décide de créer mon propre concours quelques années plus tard à Arras, puis à Paris que je nomme “Les étoiles de la coiffure”. Après cela, j’intègre l’un des salons Dessange à Paris et réalise ma première expérience en tant que formateur pour Raphaël Perrier aux 4 coins de la France.
Curieux de l’artistique et souhaitant découvrir un autre univers que le salon, je suis amené à travailler dans les ateliers de Raphaël Perrier et découvre l’univers du spectacle, théâtre, comédie musicale et travail sur les coiffures d’époques. Je suis amené à suivre différentes formations complémentaires concernant la perruque afin de me perfectionner.
Souhaitant sortir du contrat de travail et voulant m’auto gérer, je me concentre donc sur ma micro entreprise. Je suis alors contacté par l’Atelier du Griffon de Paris, pour former des jeunes artistes à la perruque puis à la coiffure historique tout en continuant d’intervenir sur différents shootings et événements.
Après plusieurs années en tant que formateur, l’atelier du griffon ferme ses portes. Aujourd’hui, je suis formateur au REAL Campus by l’Oréal et je développe mon propre centre Zajag Formations, crée en octobre 2021. Je passe Datadock puis Qualiopi, afin de proposer des formations de qualités, accessibles à tous, allant de l’initiation à la maîtrise des techniques de l’art de la perruque. Je propose également des formations coiffures et coiffures historiques.
Qu’est-ce qu’il vous a séduit dans le métier de perruquier ?
La perruque est pour moi un métier de précision, de minutie allant de la conception jusqu’à la pose. Cela correspond totalement à la façon dont je travaille. Pour ma part, quand j’implante, je suis dans une bulle ! La perruque permet pas mal de choses : transformer, changer un visuel, faire vivre un personnage, mais aussi apporter un service dans le domaine médical ; répondre à une maladie comme par exemple l’alopécie. Pour ma part, je suis une éponge à émotion, j’ai donc opté pour le domaine artistique.
La formation est-elle essentielle ?
Oui, elle est essentielle ! Il y a des bases fondamentales à connaître, elles sont différentes du métier de coiffeur. Qu’elle soit pour le domaine artistique ; le coiffage, la pose… ou qu’elle soit du domaine médical ; prises d’empreintes, implantations pour que le résultat soit indétectable. Différentes matières, comme le naturel, la fibre synthétique, ou même un mélange des deux. Il y a un côté très technique à acquérir. Il faut être doté de patience ! Ainsi, elle peut être développée au sein d’un salon de coiffure pour apporter un service auprès de personnes qui sont réellement dans le besoin suite à une maladie, ou pour le côté mode, avec l’utilisation de postiches ou de ponytail.
Si vous deviez changer quelque chose dans ce secteur ?
Je trouve que c’est un métier qui n’est pas assez mis en avant. Si je prends l’exemple des écoles, en général nous parlons uniquement du travail en salon de coiffure. Quand on réalise nos études, nous abordons pas les différentes cordes de ce métier. Je trouve cela dommage puisqu’au aujourd’hui, de plus en plus de perruquier sont recherchés. Paris, à l’époque des rois, la perruque était pourtant très importante ! C’est un vrai savoir-faire français !
Vos plus beaux projets ?
J’ai travaillé pour diverses productions de théâtre et j’ai particulièrement aimé : “Priscilla,folle du désert” où pendant près de deux années, j’ai préparé les coiffures pour l’exploitation du spectacle. Plus de 200 perruques, un vrai challenge ! J’ai également eu l’opportunité de travailler pour Cindarella, mobilier de coiffure design et très élégant, au Mondial de la coiffure de Paris. Ce sont des projets que j’ai adorés ! Concernant mes créations personnelles, j’aime beaucoup le visuel créé avec les waves sur une perruque. Le tressage, une de mes passions également. J’aime faire les choses qui prennent du temps à réaliser, puisque j’aime travailler la minutie !
Vos sources d’inspirations ?
J’aime beaucoup l’univers de Annie Hardt, perruquière de Las Vegas qui réalise des constructions magnifiques ! Pour la coiffure, le travail d’un artiste russe nommé Georgiy Kot, m’inspire également. Je retrouve dans ses résultats la façon donc j’aime travailler ; la finesse, le détail !