30 November 2023

La discrimination capillaire, ça existe aussi !

La discrimination capillaire, ça concerne tout le monde ! LinkedIn et Dove viennent de lancer une campagne contre ce type de discrimination. Découvrons ce qu’est le texturisme et pourquoi il faut y mettre fin ?

La discrimination capillaire, ça vous parle ? La discrimination peut avoir mille visages et passe aussi par les cheveux. Le texturisme – terme anglais désignant les cheveux dits texturés – désigne le phénomène de discrimination à l’encontre des personnes ayant des cheveux très bouclés ou crépus.

Discrimination capillaire ou texturisme a retenu l’attention du grand public suite au lancement récent de la campagne « Black Hair is Professional » par Ogilvy for LinkedIn et Dove, qui ont décidé ensemble de prendre des mesures actives pour enrayer ce phénomène. L’objectif est de sensibiliser au problème et d’éduquer les entreprises pour qu’elles adoptent une attitude inclusive, en partant du fait que le professionnalisme peut être associé à n’importe quel type de cheveux.

Il est également l’un des cofondateurs d’une association qui œuvre aux États-Unis pour promouvoir l’adoption de la loi Crown, contre la discrimination à l’égard des cheveux naturels. Après avoir été adopté par la Chambre des représentants en mars de l’année dernière, le projet de loi n’a pas réussi à passer devant le Sénat en décembre, de sorte qu’aujourd’hui, la mesure n’est appliquée qu’au niveau des États, dans 19 d’entre eux.

Quelques données sur la discrimination capillaire

Pour se faire une idée de l’impact du texturisme dans la vie quotidienne, on peut consulter l’étude Crown Workplace Research Study de 2023, qui montre qu’aux États-Unis, la discrimination sur la base des cheveux se produit dans les occasions les plus diverses, des entretiens d’embauche aux relations quotidiennes avec les collègues.

Environ deux tiers des femmes bipoc (acronyme de Black, Indigenous, and people of colour) ont modifié l’apparence de leurs cheveux lors d’entretiens d’embauche dans l’espoir d’augmenter leurs chances d’être embauchées. Parmi elles, 41 % ont décidé de lisser leurs cheveux afin de se conformer aux caractéristiques occidentales typiques. Plus de la moitié d’entre elles (54 %) pensent qu’elles doivent le faire pour obtenir un résultat positif lors de l’entretien. Comme le montrent les données de l’étude, les cheveux afro naturels sont 2,5 fois plus susceptibles d’être perçus comme non professionnels.

Qui sont les victimes de la discrimination capillaire?

Le système que nous utilisons actuellement pour classer les différents types de cheveux est celui conçu par Andre Walker, coiffeur d’Oprah Winfrey. Selon ce système, le type de cheveux peut être divisé en catégories distinctes en fonction de la texture :

1 : cheveux lisses ;

2 : cheveux ondulés ;

3 : boucles plus longues ;

4 : boucles épaisses.

Le système de Walker associe également des lettres à ces chiffres pour segmenter davantage les types de cheveux, ce qui permet de définir les cheveux 4c comme étant ceux dont la structure est la plus crépue et la plus densément bouclée. Les personnes ayant des cheveux 4c sont celles qui subissent le plus de discrimination.  

Des exemples célèbres ? Des commentaires désobligeants adressés à la fille de Beyonce et Jay-Z via les médias sociaux, à une influenceuse de TikTok nommée Lipglossssss victime d’intimidation parce qu’elle porte ses cheveux naturels, en passant par de nombreux blogueurs et YouTubers tels que Mayowa’s World, Jouelzy et Nappyheadedjojoba qui, au fil des ans, se sont exprimés sur les incidents de texturisme dont ils ont été victimes.

Que pouvons-nous faire au quotidien ?

Comme tout changement de mentalité, l’abandon de la discrimination capillaire implique un engagement à analyser ses points de vue et à essayer de les faire évoluer vers une perspective plus inclusive. Briser les préjugés est une opération minutieuse, qui exige de l’honnêteté et une volonté d’accepter de nouveaux points de vue. 

La campagne conjointe de Linkedin et Dove entend travailler sur les préjugés dans le monde du travail en particulier, nous pouvons dans notre vie quotidienne élargir le champ d’action en soutenant les militants anti- discrimination capillaire et en nous habituant à penser, par exemple, que les personnes ayant des cheveux 4c peuvent être tout aussi intéressantes et fascinantes avec leurs boucles naturelles, aussi épaisses et crépues soient-elles.

Car les combats pour les droits de l’homme et la dignité de l’individu ont mille visages et passent aussi par les cheveux.

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