Virginie Gallardo assure la direction de Provélite Académie, une école de coiffure ouverte depuis 2008. Nous l’avons rencontrée à l’occasion de la rénovation des locaux. Rencontre avec une passionnée de la profession.
Votre école de coiffure dispose de très beaux locaux rénovés récemment. Quels sont leurs avantages ?
Oui, nous avons inauguré en octobre dernier notre nouveau site dans le 20e à Paris. Un espace de 800 m2 qui dispose d’une plateforme digitale. Cette installation fait que nous sommes les seuls à dispenser le brevet professionnel en une journée. Elle est accessible aux apprenants en situation de handicap. L’avantage, c’est que les apprenants peuvent rapidement retourner dans leur milieu professionnel. Certaines formations peuvent aussi se faire à distance.
Que pensez-vous du manque de formation concernant les cheveux texturés en école de coiffure ?
Je suis conseillère technique pour le Cnec (Conseil national des entreprises de coiffure). Et j’ai mis en place un CQP pour les techniques de cheveux texturés, bouclés et frisés. Il est actuellement accessible à tous les centres de formations qui souhaiteraient le mettre en place. Moi aujourd’hui, je ne le dispense pas dans l’école. J’ai déjà mes effectifs et je suis au complet. En revanche, nous travaillons sur tous types de cheveux pour les lissages et défrisages y compris sur les cheveux texturés, bouclés et frisés.
Si les apprenants souhaitent apprendre plus de techniques sur ces cheveux, nous les accompagnons et nous les formons. Il faut savoir aussi qu’il est difficile pour nous de trouver des modèles. On ne peut pas travailler uniquement sur des têtes malléables, le résultat n’est pas du tout le même.
Quelles sont, selon vous, les nouvelles orientations du métier aujourd’hui ?
Nous assistons à la réapparition du coiffeur barber. Une spécialisation qui s’était auparavant perdue au profit des salons mixtes.
Nous tendons également vers le développement de salons plus petits et l’apparition de nouveaux lieux partagés entre coiffeurs freelance. De plus, les comportements des clientes ont changé, et les coiffeurs doivent s’adapter. Elles arrivent en salon sachant très souvent ce qu’elles veulent. Elles se sont tenues informées sur les réseaux sociaux, ont consulté des tutos, connaissent les produits… C’est alors au coiffeur de savoir argumenter, et parfois dire « non ».
Justement, comment préparez-vous au mieux vos apprenants face à cette nouvelle clientèle ?
On insiste sur la communication, les échanges et surtout sur le soin apporté au parcours client. Auparavant, vous pouviez être meilleur coiffeur que coupeur, mais le brushing réalisé rendait la coiffure belle et volubile. Par conséquent, la cliente se rendait chez son coiffeur toutes les semaines. Aujourd’hui, ses attentes sont différentes. Elle ne vient pas au salon aussi souvent. On apprend maintenant aux coiffeurs à être d’excellents coupeurs pour que la cliente puisse remettre en place sa coupe facilement dès le matin. En termes de formation, cela implique de très grands changements.
Nous leur faisons également comprendre l’importance de la fidélisation. Il faut que chaque cliente comprenne qu’elle est unique ; personnaliser son diagnostic pour lui donner envie de revenir. Le coiffeur doit être d’autant plus expert. La veille et la bienveillance, tels sont les deux mots-clés phares à intégrer dans nos formations.
Le site de l’académie : https://provelite.com