29 March 2024

Jeanne du Barry, coiffures et symboles

Le film Jeanne du Barry a fait l’ouverture du festival de Cannes. Malgré l’atmosphère polémique ambiante, il n’en reste pas moins un film à voir, surtout si on est amateur des films historiques. Les coiffures mêlant histoire et modernité nous en mettent plein les yeux. Décryptage et symboles de ces créations capillaires, œuvres du célèbre coiffeur John Nollet.

Maïwenn and Johnny Depp. Photo by Stephane Cardinale – Corbis/Corbis via Getty Images

Il suscite débats et indignation. Le retour controversé de Johnny Depp à l’écran, les prises de position de Maïwenn à contre-courant du féminisme actuel… Mais nous, ce qui nous intéresse dans ce film, c’est l’impressionnant travail de création effectué par John Nollet accompagné de la perruquière Audrey Borca. John Nollet est une des figures incontournables du cinéma français. Il coiffe les plus grandes stars et a marqué de sa patte des personnages cinématographiques emblématiques. 

John Nollet. Photo by Stephane Cardinale – Corbis/Corbis via Getty Images

De Amélie Poulain à Jeanne du Barry 

Le carré court d’Amélie Poulain, c’est lui. Il explique d’ailleurs volontiers comment il a eu l’idée de cette coupe facile à entretenir, en adéquation avec la personnalité d’Amélie. La jeune femme préoccupée du bonheur des autres ne pouvait qu’arborer une coiffure facile et demandant peu d’entretien. La nuque a été dégagée pour plaire aux exigences photographiques de Jean-Pierre Jeunet. Quant aux dreadlocks de Jack Sparrow interprété par Johnny Depp, c’est encore lui. Le coiffeur s’est laissé volontiers inspirer par ce pirate, toujours en mer, aux pointes décolorées par le soleil. Un pirate intrépide et sentimental qui cache dans ses cheveux, des souvenirs trouvés dans les eaux profondes. Pour compléter le look, le bandana n’est autre qu’un clin d’œil à Keith Richards dont Johnny Depp est un grand fan. Magistral !

Perruques et coiffé/décoiffé

Le film de Maïwenn, Jeanne du Barry était l’occasion rêvée de reformer ce duo : John Nollet à la coiffure, Johnny Depp grimé en roi Louis XV. Les influences historiques des coiffures et perruques sont indéniables. On aime les cheveux détachés dans les moments d’intimité entre Jeanne et le roi. John Nollet renoue ici avec son célèbre coiffé/décoiffé. Ce parti pris dans ce contexte symbolise la connivence et la fusion entre les deux personnages historiques qui arborent un même châtain. Deux chevelures détachées qu’on image facilement s’entremêler…

On s’amuse aussi des coiffures démesurées des trois filles du roi. Les couleurs sont vives, les volumes bancales. Une manière de mettre en valeur leur caractère grotesque. On se souviendra de la perruque architecturale de Jeanne du Barry quand elle fait son entrée officielle à la cour dans la galerie des Glaces. Elle marque ici sa suprématie écrasante et indéniable. Un grand bravo à Audrey Borca de l’atelier A&R qui a réalisé les perruques. Sinon, la plupart du temps, la comtesse marque la cour par son esprit libre et anti-conventionnel en gardant volontairement ses cheveux naturels détachés, ou négligemment attachés en chignon. 

« Le cheveu est une narration capillaire », John Nollet

Le travail de la coiffure sur ce film nous montre à quel point elle a une importance toute primordiale. Il est indéniable qu’elle génère du sens et qu’elle est indispensable à la mise en scène et à la crédibilité des personnages. À quand le césar de la meilleure coiffure !

À lire aussi : John Nollet, directeur artistique chez Carita

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