Nous sommes tombée cette semaine sur les deux doubles pages — rien que cela — consacrées à Laetitia Ky dans le dernier numéro de ELLE. L’occasion d’en apprendre un peu plus sur cette artiste aux sculptures fortes et engagées.
Laetitia Ky fait sensation au musée des Arts décoratifs de Paris, dans l’exposition « Des cheveux et des poils », la voici en plein milieu du dernier numéro de ELLE spécial Mode.
Laetitia Ky, star des réseaux sociaux
Que savions-nous déjà de cette artiste marquante de notre industrie ? C’est un fait. Elle explose sur les réseaux sociaux : 6 millions d’abonnés sur son compte TikTok et 476 k sur Instagram. Avec seulement quelques vidéos sur la plateforme chinoise, elle a su remporter l’adhésion d’un public nombreux et enthousiaste. Les raisons de son succès ? Outre son talent, Laetita Ky n’a pas peur de choquer et joue aussi bien avec ses cheveux que sa pilosité. Le moyen d’affirmer une féminité qui déjoue tous les carcans patriarcaux. Elle utilise sa masse capillaire comme une matière sculptante créant des images saisissantes qui agissent comme des trompes l’œil. Autre force incontestable : l’humour qui s’en dégage.
Une artiste féministe
Mais l’article de ELLE nous en dit un peu plus sur le background de cette jeune Ivoirienne de 26 ans. Cette artiste touche-à-tout a joué les mannequins pour des marques comme Marc Jacobs ou Burberry. Et elle continue sa trajectoire artistique en exposant à la biennale Photoclimat.
Très jeune, elle est marquée par les dictats sexistes et humiliants de son pays. Dans son école primaire, ce sont les filles qui balaient pendant que les garçons attendent. Et puis, les lissages successifs qu’elle s’inflige et qui ruinent ses cheveux lui donnent envie de revenir vers sa texture naturelle et d’en faire un véritable atout. Un moyen d’expression artistique, mais aussi un instrument de contestation et de rébellion.
En un seul post publié en 2017, elle passe de 2 000 abonnés à 20 000. Et son franc-parler continue de créer des adeptes, mais pas que… Elle aborde des sujets sensibles qui sont loin de lui attirer que des amis : le harcèlement, la sexualité, l’avortement, les violences faites aux femmes. Même devant la haine de certains commentaires, rien ne l’arrête. Elle a joué dans La Nuit des rois de Philippe Lacôte et Disco Boy de Giacomo Abbruzzese, primé à la dernière Berlinale. Une travailleuse acharnée qui fourmille de nouveaux projets !