23 June 2025

Elodie Euston, la coloration pour toutes

Un parcours littéraire. Une passion pour la couleur. Et une nécessité de trouver un coiffeur capable de maîtriser sa boucle. Un mixte singulier qui a amené Elodie Euston a se dirigé vers la coiffure et créé son propre salon éponyme, Rue de Turenne, à Paris, dédié à la coloration sur tous les types de cheveux.

Elodie Euston, racontez-nous votre parcours ?

Elodie Euston : J’ai commencé la coiffure à 19 ans. Avant je faisais des études littéraires, j’ai tout arrêté pour faire un CAP et un BP. Je me suis vite spécialisé en technique, je suis devenue coloriste rapidement.

J’ai ouvert mon salon à 25 ans presque 26 et je me suis tout de suite spécialisé en couleur. J’ai ouvert un salon essentiellement dédié à la couleur et au soin pour tous les types de cheveux. Toutes les femmes pouvaient venir, peu importe leur texture, leur origine et leur classe sociale. Elles pouvaient toutes se retrouver dans mon salon.

Pourquoi ce choix de spécialisation ?

Parce que je suis moi-même métisse. J’ai un papa qui a les cheveux crépus et une maman qui a les cheveux lisse. Et moi, j’ai les cheveux bouclés/frisés comme je dirais 99% pour ne pas dire 100% de femmes qui ont les cheveux texturés, donc cheveux texturés c’est : bouclé, frisé et crépus.

On n’a jamais su prendre soin de ma chevelure. On n’a jamais su me mettre en confiance. En commençant la coiffure, je me suis dit qu’il était temps que ça change. Et j’ai ouvert le premier salon dédié à tous les types de cheveux, spécialisé dans les cheveux texturé, métissé etc.

Dans quel contexte avez-vous été embauché ?

Je ne suis plus employé depuis 7 ans et demi, car j’ai ouvert mon salon il y a 7 ans, 8 ans en juin. Je suis ma propre patronne depuis presque 8 ans maintenant.

Quels sont les aspects positifs et négatifs de votre métier ?

En tant que chef d’entreprise, l’aspect positif est que l’on travaille pour soi. On est donc sans cesse motivé, pour ma part en tout cas ! Je suis très fière de ce que j’ai bâtie, de mon salon, de la renommée et de ma clientèle. L’aspect positif c’est ça, c’est que j’ai réussi à faire ce que je voulais.

L’aspect négatif c’est gérer l’humain, même si ces temps-ci je n’ai plus à gérer ce problème, parce que j’ai une équipe formidable qui s’auto-gère beaucoup. J’ai eu ce problème avec d’anciennes équipe. Là, j’ai réussi à avoir une équipe où la communication est fluide, et tout le monde y trouve son compte.

Quels conseils pourriez-vous donner afin de devenir un/e bon/ne coloriste ?

Je dirais être curieux, se former constamment. Idéalement, ce serait avoir du goût et vouloir être précurseur de la mode. C’est-à-dire essayer d’anticiper les tendances et surtout être suffisamment humble pour se former. Vouloir toujours apprendre et se faire former par des meilleurs ou pas forcément les meilleurs mais par des gens qui travaillent différemment. Le but n’est pas de travailler comme tout le monde mais de prendre des tips à gauche à droite pour se créer sa propre façon de travailler et sa propre technique.

Les produits que vous utilisez sont compatibles avec tous types de cheveux ?

Tous les produits sont adaptés à tous les types de cheveux. On travaille avec plusieurs marques, je sélectionne mais mon équipe est aussi très importante car tous travaillent avec les produits. On sélectionne dans chaque marque des produits qui nous conviennent. On n’a aucune marque de façon exclusive.

Que pensez-vous de la coloration végétale ? serait-ce une méthode que vous pourriez utiliser ?

La coloration 100% végétale, nous on ne l’utilisera pas, parce qu’a part donner un léger reflet ou fondre un petit peu les cheveux blancs, malheureusement ça reste très limités. Après, on a une coloration végétale qui est 80% végétal et 20% de pigment alimentaire, donc on peut travailler du balayage dedans. On peut mixer avec du balayage, mais ce n’est pas ce que l’on fait de plus.

Cela étant, je pense qu’il y a des salons qui sont spécialisés et qui prônent la coloration végétale, mais ce n’est pas notre cas.

En revanche, on essaie quand même d’utiliser des produits pas trop chimiques. On travaille avec des oxydants assez faible, les poudres ou les pâtes de décoloration. On essaie de prendre des formules avec des protections à l’intérieur, étant donné que l’on travaille aussi sur des cheveux texturés sinon cela peut sensibiliser le cheveu et la fibre capillaire. Ca peut aussi modifier le rebondi de la boucle, donc on fait très attention à ce que l’on fait sur les cheveux de la cliente.

A-t-on besoin d’un diplôme de visagiste avant d’être coloriste ?

Je pense que nous n’avons pas spécialement besoin d’un diplôme de visagiste. C’est vrai que c’était très à la mode de dire « je suis visagiste » mais quand tu t’intéresses vraiment à ton métier que ce soit de coupeur, de coiffeur ou de coloriste ça va avec. Le tout c’est d’être vraiment à l’écoute de la cliente, de ses envies, de ses besoins et éventuellement l’orienté. Mais on ne peut pas lu dire que telle ou telle chose ne lui ira pas. Je pense qu’il faut juste suivre les tendances et savoir orienter sa cliente.

Comment conseillez-vous vos clients par rapport aux couleurs qu’ils souhaitent ?

Ce que j’aime faire, c’est de demander aux clientes des visuels de ce qu’elles aiment et de ce qu’elles n’aiment pas en couleur. Ensuite on peut discuter de ce qui est possible et ce qui ne l’est pas, puis savoir l’orienter. Par exemple si une femme métisse qui va me montrer une photo d’une femme blanche avec les yeux bleus et des cheveux très blonds, on va essayer de lui demander par exemple si elle a un visuel avec une femme qui a la même carnation que vous avec le type de couleur que vous souhaitez. On va rechercher ensemble que ce soit sur Pinterest ou Instagram des choses qui vont plus se rapprocher de ce qu’elle veut. Je n’aime pas faire du copier-coller. Parce que chaque cliente et chaque femme est unique. Donc on d’inspire de visuels mais on ne fait pas de copier-coller.

J’aime beaucoup travailler avec des visuels, lorsque l’on fait des diagnostics. Ce sont vraiment des entretiens à chaque fois, on se pose avec la cliente en face à face pour échanger comme dans un salon de thé. On va beaucoup l’écouter et ensuite l’orienter et reformuler le diagnostic pour être sûr qu’on a bien compris, et ça matche tout le temps.

Quelles sont les marques avec lesquelles vous travaillez ? Êtes-vous ambassadeur ?

On travaille avec Kevin Murphy, O&M : Original mineral, L’Oréal pro, EVO, Color Wow, MIR et Tokio.

En quoi les réseaux sociaux sont utiles pour vous ?

Les réseaux sociaux c’est même primordial. Cela nous permet de créer une communauté, de créer un lien avec les femmes et avec nos clientes pour qu’elles puissent nous faire confiance, quand on met des visuels on ne peut pas mentir donc si ça leur plaît elles viennent.

J’ai un peu ce truc d’influenceuse, dans le sens où je fais beaucoup de lives, de stories, vidéos où je fais beaucoup de « questions – réponses » pour répondre à leurs attentes.

Ca permet surtout aux femmes, qui sont métisse comme moi de pouvoir se dire « elle sait de quoi elle parle et elle sait ce qu’on vit », donc je sais répondre assez facilement à leur attentes et je peux leur donner des solutions à leur problématique.

Les réseaux sociaux m’ont beaucoup aidé à développer mon activité et je pense que c’est comme ça que ça marche aujourd’hui.

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