Laurent Santini, coiffeur d’expérience et formateur, nous livre ses conseils pour former au mieux un apprenti coiffeur en salon et peut-être le garder en tant qu’employé.

Bonne nouvelle et c’est l’Unec qui nous le dit. Le nombre d’apprentis coiffeurs est en augmentation. Pourtant ces jeunes ont du mal à se stabiliser. « Ils n’ont plus ce sentiment d’appartenance à l’entreprise, nous confie Laurent Santini. Ils vivent au jour le jour et certains ont des difficultés à se projeter. »
Ce coiffeur expérimenté officie dans le Grand Est près de Metz. Touche-à-tout, il a travaillé dans toutes les gammes d’établissements, depuis les salons indépendants de province jusqu’aux grandes enseignes parisiennes où il était en immersion. Aujourd’hui, il est l’heureux propriétaire d’un salon de trois collaborateurs. Au cours de sa carrière, il a formé 17 apprentis, dont 6 aujourd’hui sont à leur compte. Il donne également des cours de coiffure à l’École supérieure technique/CFA CATEC et a été formateur pour Tête d’affiche Academy.
Apprenti coiffeur, sois passionné !
S’il ne pouvait donner qu’un seul conseil à un apprenti coiffeur, ce serait celui de cultiver sa passion. « Il faut être passionné par le métier et trouver le bon maître d’apprentissage. Celui qui joue la carte de la formation, de la transmission et des valeurs artisanales. » Autre aspect important que souligne Laurent : « Le jeune doit travailler sur tous les cas de figures qu’il pourra rencontrer pour se préparer au mieux au monde du travail. »
La formation continue
Pour les salons qui souhaitent garder dans leur équipe leur apprenti coiffeur, la clé reste, outre le salaire, la formation continue. La responsabilité de l’employeur est de former en continu toute son équipe, apprentis et coiffeurs diplômés. C’est la loi qui le dit ! Laurent organise des trainings réguliers en salon pour ses collaborateurs et n’hésite pas à les envoyer en stage.
Le chemin client
Dernier aspect : le chemin client fondamental dans la formation de l’apprenti. Il se décompose en plusieurs étapes : l’accueil, l’installation de la cliente, le conseil/le diagnostic, l’exécution du service, le conseil revente, et enfin la sortie. Un enseignement indispensable pour apprendre à exécuter un service soigné. « Ce sont des protocoles qui rassurent et qui donnent une ligne de conduite, insiste Laurent. La clientèle devient de plus en plus exigeante. Elle ne veut plus vivre une simple séance, mais une expérience. » Il ajoute : « J’aime comparer mon métier à celui de la restauration dont le maître à penser est Auguste Escoffier, inventeur de la gastronomie moderne. Pour la coiffure, l’un des plus beaux héritages est celui de Jacques Dessange, parfaitement appliqué par Franck Provost. C’est à lui que l’on doit la mise en place du chemin client. Un concept clé qui professionnalise notre métier. »
Merci Laurent pour ces clés !